Dans les yeux du procureur Chronique de la justice ordinaire
Suivez une magistrate au coeur de la mécanique judiciaire française
Au fil de tranches de vie judiciaires, la magistrate décrit la justice au jour le jour, telle qu'elle est réellement, bien loin des caricatures. Elle souhaite montrer ce qui se passe vraiment dans les tribunaux, ceux qui y travaillent - magistrats, greffiers, enquêteurs, avocats, éducateurs, souvent dans des conditions difficiles, tout ce qu'ils mettent d'eux-mêmes dans cette action subtile et complexe de rendre justice. Les récits visent à décrire, au plus près de l'humain et des émotions, la rencontre entre le justiciable et l'institution judiciaire, à travers des affaires qu'elle a vécues de l'intérieur : elle y raconte ainsi des rencontres étonnantes et souvent bouleversantes, des enquêtes à rebondissements, des actes d'instruction décisifs, des audiences qui l'ont marquée, tous ces moments de bascule qui ont jalonné sa carrière et l'ont elle-même changée.Au fil des affaires, Jeanne Quilfen a acquis la conviction qu'il n'y a pas de monstres dans les tribunaux (ou si peu), mais juste des êtres qui ont fauté, dérapé, qui ont commis l'atroce ou l'irréparable, le pathétique ou le risible, et pour lesquels la justice doit s'évertuer à trouver la bonne réponse. Il faut que la justice passe sans perdre de vue l'humanité de celui qui est jugé ni celle de celui qui a cette lourde charge de juger. Ces chroniques ont pour but d'inviter le lecteur à marcher aux côtés de la magistrate et à regarder par-dessus son épaule. Il pourra ainsi toucher du doigt la réalité crue du quotidien, d'un magistrat qui fait de son mieux avec ses affects, avec ses moyens souvent insuffisants, avec ses doutes et ses cas de conscience... Peut-être déroutant, bouleversant et toujours édifiant, ce témoignage n'a d'autre prétention que de montrer la justice de l'intérieur, de la donner à voir au lecteur dans sa réalité brute et sans fards, et de lui faire prendre conscience que, bien loin du choix entre le bien et le mal, entre le blanc et le noir qui est souvent la seule grille de lecture de la justice pénale, le quotidien des tribunaux se décline en une infinité de gris.